En tribune
Ces femmes coachs d’équipes d’hommes
Katie Sowers, première femme présente au Super Bowl en tant qu’entraîneur adjointe

Des femmes coachs d’équipes d’hommes, c’est possible ça? Est-ce qu’il en existe ? La réponse est oui bien qu’elles soient encore trop peu nombreuses. À contrario, on voit beaucoup plus d’hommes entraîner des équipes de femmes. Voici quelques pionnières dans ce domaine.
Katie Sowers et Becky Hammon
Dimanche dernier, Katie Sowers, était la première femme entraîneur adjointe à assister au Super Bowl, c’est-à-dire la finale de la ligue nationale de football (américain, NDLR) aux États-Unis, un des événements les plus suivis dans le pays. Le quotidien «L’Équipe» dresse un portrait de celle qui s’occupe de l’entraînement des attaquants des 49s de San Francisco depuis 2017. Très sollicitée par les médias, Katie Sowers réalise l’impact dans le monde sportif de sa présence en tant qu’entraîneuse au Super Bowl et espère ne pas être la dernière femme coach à assister à l’événement.
En NBA, la ligue de basket-ball nord-américaine des hommes, Becky Hammon est la première femme entraîneuse adjointe de l’équipe des San Antonio Spurs depuis 2014.
Elle a même failli prendre la relève de l’entraineur principal, Gregg Popovich, lors du match contre les Portland Trail Blazers en novembre dernier quand celui-ci s’est fait exclure du banc. Oui, vous avez bien lu failli car si Becky Hammon a remplacé l’entraîneur principal, elle a pu juste intervenir auprès des autres entraîneurs. C’est Tim Duncan, ancien joueur des Spurs et assistant récemment nommé, qui a discuté avec les joueurs, à la demande de Gregg Popovich.
Corinne Diacre et Amélie Mauresmo
En France, la sélectionneuse actuelle des Bleues, Corinne Diacre, a ouvert la voie en football en 2014 quand elle est devenue entraîneuse de l’équipe du Clermont Foot 63, une équipe professionnelle masculine évoluant en ligue 2.
Côté tennis, Amélie Mauresmo a entraîné l’ancien numéro 1 mondial Andy Murray de 2014 à 2016 et un autre joueur du circuit professionnel, Lucas Pouille, en 2018.
Si on assiste à une augmentation d’entraîneuse, on est encore bien loin de voir autant de femmes que d’hommes à ce poste sur les terrains. On vous laisse vérifier le nombre de femmes à la tête des équipes participantes à la coupe du monde masculine de football 2018 en Russie. Petit indice, c’est en-dessous de un.
Évidemment, ce n’est pas que les femmes soient moins qualifiées que les hommes pour être entraîneuse. Pour exemple, Corinne Diacre a connu de très bon résultats avec le club de Clermont Foot 63 qui finit douzième du championnat de ligue 2 en 2014. Il en est de même pour Andy Murray qui a vu ses résultats progresser lorsqu’il était entraîné par Amélie Mauresmo.
Un manque de moyen
Alors pourquoi voit-on si peu de femmes donner des consignes aux joueurs aux bords des terrains? C’est plus le manque de moyen et la lenteur de l’évolution des mentalités.
Dans un article publié par Radio-Canada l’année dernière, la hockeyeuse canadienne Mélodie Daoust, médaillée aux JO de Sotchi 2014 et Pyeongchang 2018, explique les difficultés pour les femmes d’accéder à des postes d’entraîneuse dans son sport dû, entre autre, au fait qu’il n’y ait quasiment que des hommes au poste d’entraîneur au niveau national et international actuellement.
Car on voit aussi beaucoup d’équipes de femmes entraînés par des hommes. Par exemple, sur les 24 équipes en lice à la dernière coupe du monde de football en France (2019, NDLR), 9 femmes sont sélectionneuses. On vous laisse faire le calcul…
À la question d’un journaliste en conférence de presse avant la finale du 7 juillet 2019, à savoir si on devait imposer les joueuses à être entrainées par des femmes, Megan Rapinoe répondait: La question n’est pas de savoir si on devrait obliger les femmes à être entraînées par des femmes, mais quels moyens on peut mettre en oeuvre pour aider les femmes à exceller au plus haut niveau. Idem pour les arbitres. Il s’agit de leur donner les mêmes chances de réussite que les hommes, de leur permettre de se faire une place dans les catégories de jeunes comme chez les seniors. Pour qu’on finisse par atteindre l’égalité. ».

Sources
- https://www.washingtonpost.com/sports/2019/11/17/gregg-popovich-not-here-make-history-so-tim-duncan-not-becky-hammon-takes-over/
- https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Coupe-du-monde-2019-interdir-les-selectionneurs-masculins-dans-le-foot-feminin-megan-rapinoe-dit-non/1037505
